Cherche en vue mariage électricien - dermato...

Femmes, mes soeurs ! Revenons à d'anciennes traditions et accordons notre main - et tout ce qui s'y rattache- à celui qui peut nous apporter ce dont nous avons réellement besoin.

Il faut arrêter de rêver d'un chef d'entreprise au risque de se retrouver dans des crises financières inextricables ou de se faire enlever par des syndicalistes ivres de revendications et prêts à lyncher la femme du patron pour arriver à leurs fins.

Il faut cesser de se voir aux bras d'un Delon ou d'un Depp au risque de se retrouver avec un vieillard qui, certes, fait encore la une de Paris Match mais auquel il faut mettre ses bas à varices et gratter le dos, ou avec un petit gars maigrichon qui vous jettera comme une vieille chaussette à la vue de la première bimbo qui passe.

Je le confesse, mon âme est en train de partir en miettes. Mon féminisme se meurt. Je ne suis plus celle qui clame l'indépendance totale des femmes par rapport à la gent masculine. À qui la faute ? À mes problèmes électriques !

J'ai le chauffage qui est froid, le portail ne s'ouvre pas, oh désarroi !, les sonnettes sont sans voix, le PC sans emploi. Comme dit Mamema, « ohne Strom geht nix ».

Je croyais que la solution était simple comme un coup de fil. Que nenni. Le coup de fil est le début du calvaire. « Moi, je ne fais que les gros clients genre promoteurs et cliniques », « Moi, j'ai le carnet plein jusqu'en 2022 », « Moi, je suis actuellement en vacances », « Moi, si je peux faire au noir je viens ».

Là, tu rampes illico malgré la culpabilité terrible envers le fisc. J'ai rampé, je l'ai invité à manger avec sa famille, je leur ai même fait un doggy bag et des sourires à me gercer les lèvres. Résultat : « Oui, mais pas tout de suite, j'ai des délais ». Mon bon lapin est parti dans des estomacs inconnus et mon portail est resté coincé.

Les histoires se suivent et se répètent. Avec un cuisiniste, avec un spécialiste de clôtures. À chaque fois, je rampe. Je fais des merveilles gastronomiques, je concocte des desserts pharaoniques, je fais des courbettes à la Louis de Funès, je fais ma lèche-bottes : « Vous avez une belle camionnette », « J'ai vu dans le journal que vous êtes un bon footballeur en plus ». Tout cela, c'est comme pisser dans un violon, ça ne vous joue pas un concerto de Mozart.

Après tant de déboires, j'ai décidé de faire le grand saut. J'épouse un électricien. Mais, comme en raison de tant d'angoisses et de stress je fais une poussée de psoriasis, il faudrait qu'il ait aussi une formation de dermato car mon dermatologue habituel ne fait plus que du botox. Hélas ! Je ne peux pas épouser aussi un dermato sous peine d'être bigame.

Bigame non ! Triphasée, oui !