Les enfermés du bocal !

Publié le par Huguette DREIKAUS

 

Vous le remarquez que vous êtes dans un bocal ? Comme un cornichon mais un cornichon seul.  Il faut éviter les autres cornichons. Ils peuvent vous filer le mildiou. Cette pandémie nous a enfermés. Encore plus.  Nous sommes dans un bocal posé sur l’étagère de Google pour admiration publique sur les murs de facebook, Instagram et whatsapp. Nous y étions déjà avant. Nous y sommes encore plus.

Avant je dansais avec Momo. Maintenant Momo m’envoie des petites vidéos où il danse sur Tik Tok ! il fait le buzz. A se trémousser dans sa cuisine devant son wok ou dans sa salle de bain devant son lavabo double-vasque il fait le buzz. Avant je sentais la force de ses bras, les effluves citronnées de son eau de toilette, les phéromones du bonheur de se serrer contre moi. Maintenant il est inodore et figé comme les petits fœtus conservés dans le formol dans le musée des curiosités médicales. Momo est dans un bocal

Avant j’avais la visite de Paulette ou de Laurent maintenant je les vois sur le face-time de whatsapp ! vous me direz c’est mieux pour le bilan carbone si chacun reste chez soi et surtout  pour les ourangs-outangs puisqu’on ne consommera pas de brownies avec un café et donc pas d’huile de palme , ce produit contenu dans les friandises qui met en danger la vie des ourangs-outangs à cause de la déforestation qu’il engendre. Merci à ceux que j’aime de protéger les ourangs- outangs et de me laisser cloitrée entre les vitres de votre smartphone ! Que Dieu continue à protéger les ourangs-outangs ! Dieu ! Si vous pouviez me libérer du bocal !!. Je suis comme les CB. Je fonctionne sans contact.

Le prix Nobel de médecine 2021 parle de l’importance du toucher comme s’il y avait péril en la demeure en ces temps où les enfants ne naissent plus toujours après des étreintes chaudes et odorantes mais dans les odeurs d’éther et par injection , en ces temps où les sms fourmillent de ces coeurs rouges qui ne remplaceront jamais les caresses et les bisous mouillés.  C’est en grande partie grâce aux nouveaux titulaires du prix Nobel, grâce  à David Julius et Ardem Patapoutian que l’on connaît des mécanismes qui rendent un câlin agréable, une gifle douloureuse, ou un piment brûlant.

Moi je suis une tactile. J’ai besoin de toucher ceux que j’aime. Encore et encore. Le   « toucher » n’est plus de mise. C’est l’ère du digital. Ça n’a rien à voir. Le digital c’est avoir les doigts sur un clavier. Heureusement qu’il me reste le  « gluuwe ». La plaisir de sortir les raisins secs du kouglopfs avec les doigts.Peut être une image de texte qui dit ’LA MALEDICTION DES CORNICHONS’

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